Chapitre 3 :
La lumière diaphane de
l’astre lunaire enveloppait la nuit de sa clarté. Deux hommes portant
d’étranges protections aux multiples reflets semblaient discuter.
-« Je te dois une fière
chandelle Eaque… »
Celui que l’on venait de
nommer fixait son compagnon.
-« C’est tout naturel
Adonis… Mais par contre … quelque chose m’inquiète. »
Le chevalier des poissons se
retourna.
-« Oui je le sens
aussi… Mélès semble avoir du mal… »
Eaque semblait pensif. La
situation, jusque là parfaitement sous contrôle, lui glissait entre les doigts.
L’attaque de Poséidon n’avait aucune cohérence. Les généraux avaient fait en
sorte de les attirer en dehors du sanctuaire, mais leur force inférieure avait
rendu cette stratégie inutile. Pourtant quelque chose l’intriguait, comme si ce
combat n’était pas le véritable enjeu de la manœuvre.
Adonis, ne partageant pas
les doutes de son compagnon, s’efforçait de repérer des cosmos agressifs. Il
fut soulagé de constater que seul celui qui était aux prises avec le chevalier
du scorpion était encore présent. L’adversaire d’Etéocle ne s’était même pas
manifesté, alors que celui d’Hector avait disparu, sans doute occis par le
glorieux capricorne. Les rapides mouvements d’énergies laissaient deviner leur
arrivée imminente.
Soudain il leva les yeux.
-« Les voilà… »
Les deux chevaliers ne
mirent que peu de temps à les rejoindre. Etéocle prit la parole.
-« Vous l’avez
ressenti ? Mélès risque bien d’être battu.. »
Hector sourit.
-« Les généraux ne sont
pas si terribles qu’on le dit. Il devrait bien le vaincre … Après tout c’est un
chevalier d’or. »
Le chevalier du cancer était
perplexe.
-« Certes tu as vaincu
ton adversaire. Mais ils ne sont certainement pas tous au même niveau … Il
suffit de voir ton bras pour être convaincu de leur puissance. »
Hector serrait les dents. Il
semblait lutter aussi bien contre la douleur que contre son agacement.
Le silence s’installa
pendant quelques secondes. Le chevalier des poissons observait un étrange
pendentif.
-« Une larme d’Eos
… Un nom trop bien choisi … »
Le saphir délicatement ceint
d’argent brillait dans la lueur lunaire.
-« La fleur s’est
fanée … »
Autre temps … autre lieu….
Dans un lieu anacréontique,
où les fleurs rivalisaient de splendeur avec les trésors d’Hadès, un jeune
homme joue de l’aulos. Son visage semblait avoir été copié de celui d’Apollon,
tant sa perfection pouvait paraître choquante. La mélodie douce et joyeuse à la
fois ajoutait à l’enchantement de la scène. Pourtant, ce spectacle déjà
enchanteur était de loin surpassé par la vision de la jeune femme qui se tenait
devant lui. Ses longs cheveux de jais, semblables à la plus fine des étoffes,
ceignaient parfaitement un visage béni des Muses, qui ne pouvait que provoquer
la jalousie d’Héra. De son corps la même impression ne pouvait qu’être
ressentie. Et ses yeux … Quiconque fixait ces yeux d’émeraude se perdait dans
le Léthé, y laissant son âme et sa raison …
La scène se prolongea de
longues minutes… Un peintre distrait y assistant par hasard maudirait le ciel
d’avoir oublié son pinceau…
Soudain la vision se
trouble, comme frappée par le retour de la réalité et de ses contraintes… Une
voix ferme retentit…
-« Bien … allons voir
ce que fait Mélès.. »
Adonis fut brusquement tiré
de ses rêveries alors qu’Eaque marchait vers le Sud. Alors qu’il s’éloignait,
il s’arrêta brusquement le visage frappé de stupeur. Ses compagnons ne
tardèrent pas à l’imiter.
-« Ce n’est pas
possible… Il ne peut pas avoir été …. » Hector peinait à articuler ces
quelques mots.
-« Avoir été vaincu
d’un seul coup. » termina Adonis.
Le chevalier du capricorne,
quant à lui, fixait Eaque, attendant sans doute une réaction de sa part. Son
compagnon, remis très rapidement du choc, se contenta d’avancer, pointant du
doigt le lieu du combat.
-« Même s’il devait
être en mesure de gagner tout seul, nous ne pouvons pas le laisser se faire
tuer. »
Le ton décidé d’Eaque
n’était pas une surprise pour les autres chevaliers d’or. En effet le gardien
de la 4e maison était connu pour son esprit de décision qui avait
fait de lui le chef officieux de leur ordre. Son visage fermé contrastait
fortement avec le bel Adonis, qui semblait toujours enclin à montrer ses
sentiments. L’entente parfaite de ces deux chevaliers, pourtant si opposés en
de nombreux points, ne pouvait que surprendre un observateur, tel qu’Hector.
Le chevalier du capricorne
s’arrêta un instant alors que les autres se rendaient déjà au secours de Mélès.
Il contempla son bras avec dégoût. La plaie minuscule laissée par la dard de Scylla
semblait s’agrandir.
-« Comment cet
imbécile a-t-il pu me toucher …et surtout … »
Il serrait les dents de
rage.
-« S’échapper ! » cria-t-il en son for intérieur. Honteux de son
échec, il frappa la falaise de toute sa colère. Celle-ci s’affaissa, tranchée
net.
-« Adonis… Eaque… Votre gloire ne fait qu’éclipser celle qui m’est due… Je jure solennellement de vous surpasser … »
Un sourire inquiétant se
dessina sur ses lèvres.
-« Par tous les
moyens … »
Malgré la bataille qui
faisait rage, les chevaliers restés au sanctuaire n’arrêtaient pas leurs rondes
incessantes. Mais ils étaient loin de se douter que l’ennemi était parmi eux.
Celui que l’on appelait Cadmos progressait rapidement dans le sanctuaire.
« Bien … je dois
trouver ce Pégase … »
Un homme se tenait sur un
promontoire et semblait fixer le ciel. Il se retourna vers le chevalier.
-« Alors tu t’en
sors ? » dit-il.
« Son cosmos est
élevé… Je ne gagnerais rien à l’éliminer de toute façon. »
Cadmos haussa les épaules.
-« Il ne se passe pas
grand chose ici de toute façon. »
L’homme sourit.
-« Tu dois tout de même
rester vigilant . Au fait as-tu vu Pélops ? »
Cadmos riait en son
intérieur. « Ce minable … Je n’aurai eu aucun mal à le
tuer. »
-« Je l’ai vu un peu
plus bas … »
Le chevalier se mit à descendre.
-« Je te remercie. A
plus tard Cadmos. »
-« A plus tard. »
Alors que son compagnon
s’éloignait, celui qui portait l’armure de l’aurige pressa le pas.
« Où se
cache-t-il ? … Le temps presse… »
Il se déplaçait à une
vitesse folle, bondissant de pilier en pilier. Soudain il s’arrêta.
« Non .. ils ont
déjà vaincu trois des nôtres … je dois le trouver au plus vite ! »
L’air se mit à palpiter
autour de lui alors que de petits arcs d’énergie pure l’entouraient.
« Je vais dévoiler
ma présence .. mais je ne peux plus reculer… »
Son corps fut pris de
tremblements alors que ses yeux le quittaient…
Une ombre , une ombre
avançait sous le sombre manteau de Nyx. Dans cet obscur monde de formes
évanescentes, son visage ne pouvait être distingué. Pourtant une grande
puissance, dissimulée avec soin, semblait être contenue dans cet être… Tout se
troubla progressivement, avant de laisser entrevoir une ébauche d’horloge
gigantesque.
« Je t’ai trouvé Pégase … je n’aurais jamais cru que tu puisse dissimuler ton cosmos … »
Le visage couvert de sueur,
il reprit sa route. Il constata très vite que toutes ses craintes avaient
été infondées. En effet les chevaliers étaient bien trop concentrés sur la
bataille qui faisait rage en Attique pour le remarquer. Le stratagème de son maître
fonctionnait à la perfection. Même si trois des siens avaient mordu la
poussière, aucun n’avait été tué. Et certains généraux, dont lui-même comme il
se plaisait à le penser, pouvaient facilement vaincre les chevaliers d’or. Il
dévoila ses dents tel un prédateur lorsqu’il sentit que le cosmos de l’un
d’entre eux faiblissait rapidement.
-« Petit minable … tu n’aurais jamais du le défier … Il est bien plus fort que tu ne peux l’imaginer… »
Il manqua de partir d’un
éclat de rire mais la vue d’un chevalier au loin le retint. Il se remit à
avancer à un rythme plus lent. Il croisa le chevalier sans sourciller. Ce
dernier semblait complètement absorbé dans ses pensées et ne prononça pas un
seul mot.
-« La perte d’un de leurs guerriers d’élite ne doit pas les laisser indifférents.. Je dois en profiter »
Lorsque le défenseur du
sanctuaire disparut dans la pénombre, il s’élança à nouveau vers son objectif.
L’horloge sacrée apparaissait déjà dans le lointain. Cadmos s’arrêta un instant
au sommet d’un colline faisant face à cette dernière. L’étonnant spectacle que
lui offrait l’immense chantier sur les flancs de la montagne ne le perturbait
aucunement. En effet ses yeux suivaient un étrange personnage en contrebas. Il
avançait d’un pas léger et semblait fort décontracté malgré les circonstances
défavorables. Le chevalier de l’aurige n’attendit pas une seconde de plus et
lança son disque mortel dans sa direction. Le projectile, accompagné d’un son
discret mais déchirant, fondait sur sa cible encore insouciante. Le temps
semblait se ralentir alors que l’impact se faisait de plus en plus proche. La
distance était à présent si courte qu’il serait impossible d’esquiver. Un début
de déception se lisait dans les yeux de Cadmos. Elle fut rapidement dissipée
quand l’homme se saisit du disque à la dernière seconde avec une remarquable
aisance. Ce dernier continua à tourner sur lui-même dans sa main quelques
secondes avant d’être parfaitement maîtrisé.
-« Il est inutile de se
cacher … Je t’ai vu Cadmos ! »
Une ombre se posa devant
l’homme.
-« Pégase … Je vois que
tu n’as pas usurpé ta réputation … Mais je dois encore te mettre à
l’épreuve ! »
Le chevalier de l’aurige
fondit sur lui. Il enchaînait les coups de poing que Pégase évitait à grand
mal, malgré sa dextérité. Profitant d’une erreur de ce dernier il lui saisit le
bras et le projeta contre un pilier, lequel manqua de s’écrouler. Au prix d’une
acrobatie délicate, il retomba sans dommages.
-« Chevalier pourquoi
m’attaques-tu ? Si c’est le combat que tu cherches … »
Il jeta son aube, et son
armure apparut dans la pénombre. Elle était remarquablement simple, d’un blanc
immaculé et de bronze, ce qui ne manqua pas de surprendre Cadmos. Le vent
souffla un instant sur le sanctuaire, comme si la terre reprenait son souffle avant
l’affrontement qui débutait.
Cadmos fixait son
adversaire. Il semblait pris par l’intensité du combat et son visage ne
laissait plus voir que la concentration.
-« Je ne pourrai
pas le mettre en difficulté sous cette forme… »
Il concentra son cosmos.
-« Regarde bien Pégase…
Personne n’a assisté à cela et survécu … »
Le corps du chevalier de
l’aurige disparaissait dans les brumes alors qu’une créature à l’aspect
repoussant apparaissait. Son corps famélique était recouvert d’une armure aux
piques nombreux rappelant des écailles de poisson. Le chevalier d’Athéna n’en
croyait pas ses yeux mais ne tarda pas à se ressaisir.
-« Ainsi tu es un
imposteur… Je m’en doutais. Général des mers je suppose ? »
La voix douce et susurrante
qui s’échappa des lèvres du serviteur de Poséidon semblait couler doucement.
-« On m’appelle
Lymnades … Et je suis là uniquement pour toi Pégase. »
-« Tu m’en vois
flatté … Mais assez parlé. »
Le chevalier se jeta sur son
adversaire, lui portant une volée de coups de pied. Celui-ci évitait à nouveau
les attaques, se servant d’étranges effets d’optique. En effet il n’était
jamais là où il semblait être. Subissant quelques assauts, il se décida à
riposter. D’un magnifique coup de pied retourné il fit vaciller Pégase qui ne
put que choir suite au balayage que Lymnades plaça dans la foulée. Il parvint à
éviter le dernier coup d’une roulade en arrière.
-« Je vois que tu es
très rapide général… »
Le marina concentra son
énergie.
« Je n’ai plus de temps
à perdre avec toi … SALAMANDER SHOCK ! »
Il lança ses mains en avant,
propulsant une vague d’énergie. Pégase fut emporté et alla s’écraser contre la
colline. Le guerrier de Poséidon marchait lentement vers sa cible.
-« Il semblerait que mon maître se soit trompé … Il n’est vraiment pas dangereux … Et pourquoi avoir voulu le tester ? »
Le chevalier d’Athéna
parvint pourtant se relever. Son armure était légèrement fissurée mais il
n’avait pas l’air affecté.
-« Tu n’espérais pas me
tuer avec un coup aussi faible ? »
Son cosmos grandissait alors
que ses mains traçaient une forme étrange.
-« Général .. Subis mon
attaque ! PEGASUS RYU SEI KEN ! »
Une pluie de météores
bleutés s’abattit sur Lymnades qui ne put esquisser le moindre mouvement. Son
corps était littéralement foudroyé par la force immense des coups de son
adversaire. Il s’effondra, essoufflé, mais son armure intacte.
Pégase toisait son
adversaire qui peinait à se relever.
-« Alors … aurais-tu
décidé d’abandonner ? »
Il fit mine de se baisser.
-« Si tu te rends, le
sanctuaire sera clément envers toi. J’y veillerai personnellement. »
La seule réponse qu’il reçut
fut un coup violent qui lui arracha un cri.
-« Jamais … De toute
façon j’ai rempli ma mission … »
Des voix retentirent alors
dans le lointain.
-« Le voilà ! Ne
le laissez pas s’échapper ! »
Le Mariner tourna la tête,
adressa un sourire à Pégase et disparut.
Les chevaliers de garde ne
tardèrent pas à rejoindre un Pégase songeur. Tyndare prit la parole.
-« Tu n’as rien ?
Où est-il passé ? »
Pégase ne répondit pas, se
contentant de hausser les épaules.
Un peu plus loin, une ombre
observait la scène, dissimulée derrière un pilier.
-« J’ai bien fait de
ne pas t’affronter moi-même .. Ta force est trop grande .. »
Il partit sans se retourner.
Dans une salle sombre,
Rhadamanthe observait le vieillard qui s’affairait à sa tache ardue. Il
construisait les plans des futures armures des guerriers d’Hadès, les spectres.
Le maître des lieux avait choisi ce nom afin d’amplifier la terreur qu’ils
inspireraient. Le juge des enfers n’était absolument pas dérangé par cet état
de fait, après tout la peur de l’enfer avait motivé bien des vies vertueuses.
Dans un soupir il se leva et regarda de plus près. Des traits précis sur un
papyrus usagé représentaient diverses formes étranges. On y voyait des oiseaux
monstrueux, des humanoïdes terrifiants, et autres créatures de cauchemars.
Laissant Glaucos à ses
affaires, il retourna au tribunal.
La traversée du monde des
ténèbres lui prit bien quelques heures. La vue des damnés ne lui faisait plus
rien éprouver d’autre que de l’indifférence. Leur sort était à ses yeux mérité
et juste. La justice… Ce mot avait motivé toute la vie de son frère et la
sienne également. Laissant ses pensés vagabonder, il se vit à nouveau maître
d’une partie de la Crète, royaume de Minos. Il avait défendu et administré les
territoires de son frère avec une grande assiduité, malgré les querelles qui
avaient précédé son ascension sur le trône. Un sens de l’honneur qui lui valut
de devenir juge des enfers. Rhadamanthe accordait beaucoup d’importance à son
rôle qu’il considérait comme indispensable. Il traversa la vallée des vents,
sans cesse frappée du même bruit lancinant alors que des âmes subissaient la
morsure du froid. Âmes que l’habitude avait rendues invisibles à ses yeux.
Il entra ensuite dans le
tribunal massif, entouré de statues de démons divers. S’arrêtant sur l’une des
statues, il reconnut une sorte de dragon étrange. La puissance pure que
dégageait la représentation de cette créature onirique le laissa pantois. Il la
contempla dans les moindre détails, comme frappé d’une fascination malsaine.
Finalement il se rappela sa mission et se décida à avancer. La grande salle se
dressait devant lui dans toute sa splendeur dépouillée. Son frère se tenait en
son milieu, penché sur d’épais volumes.
-« Minos… sa majesté
Hadès te réclame. »
L’homme se retourna. Ses
longs cheveux bleutés cachaient en partie son visage. Il était plus petit et
frêle que Rhadamanthe. Ce dernier s’avança et s’installa à côté de lui.
-« Je te remplacerai …
Ne fais pas attendre notre majesté. »
Même
s’il était juge, Rhadamanthe ne s’occupait que rarement du tribunal. Il
préférait le laisser à Minos, qui était nettement plus habitué que lui à y
juger. Se plongeant dans le livre, il posa ses yeux sur la longue liste.
-« Bien
… Le prochain est Cadmos… »
Un
chevalier d’Athéna apparut.
Tyndare
secouait Pégase qui semblait peu enclin à répondre.
-« Nous
devons savoir ce qui s’est passé ! Un cosmos agressif est apparu en plein
milieu du sanctuaire ! »
Le
chevalier de bronze ne bougeait pas.-« As-tu conscience du péril qui nous
a tous menacés ? Deux chevaliers sont morts ! »Le chevalier de
Persée était fort agacé. L’indifférence de Pégase ne lui avait jamais plu, et
elle atteignait des sommets difficilement supportables pour lui. Il se retint
de le frapper alors qu’Orphée arrivait à son tour.
-« Laisse
le Tyndare .. C’était un mariner… Et il a été repoussé. »
-« Certes
… mais Pégase doit nous en dire plus… Nous serons mieux préparés avec plus
d’informations ! »
L’homme
à la lyre pinça les cordes de son instrument.
-« Ecoute
.. Nous allons augmenter les patrouilles .. De toute façon je doute qu’il
revienne avant longtemps… »
La
sérénité d’Orphée gagna rapidement les guerriers d’Athéna. Seul restait le
chevalier de Persée qui observait le mystérieux Pégase s’en allant, toujours
aussi calme.
-« Je ne sais pas qui tu es vraiment… Mais je t’ai à l’œil … »
Il
tourna son attention vers la bataille.
-« Adonis … je sais que vous gagnerez … pour Athéna ! »
Un cri de douleur, un homme
s’effondra. Devant lui se tenait fièrement un être recouvert d’écailles
étincelantes. Son visage dur et froid était animé d’une détermination dépassant
l’entendement. Chaque muscle, tendon, nerf semblait concentré sur sa cible qui
gisait à ses pieds. Sa fine bouche se mut soudain d’une façon étonnement
gracile.
-« Chevalier du
scorpion … Tu avais perdu ce combat avant même qu’il ne commence. »
Il brandit un superbe glaive
d’or dont la lame luisait sous les étoiles.