Chapitre 1 :
Flou, distant, le paysage
défilait sous les yeux d’un homme aux cheveux bleutés. Il portait une superbe
robe pourpre richement décorée et de nombreux bijoux. Une ceinture frappée de
la double hache, marque de la Crête, ceignait sa taille. On pouvait lire la noblesse dans son regard.
Un vieillard marche à ses côtés, des outils à la main. Il portait le trident
argenté, emblème des prêtres atlantes.
Derrière eux tout un cortège d’ombres avançait à un rythme régulier.
Leurs visages étaient soit figés dans une expression de terreur extrême soit
doux et résignés.
S’efforçant de clarifier son
esprit, l’homme parvint à distinguer une silhouette mystérieuse devant lui.
Elle avait un casque et des sandales ailées et semblait tenir dans sa main un
mystérieux bâton formé de deux serpents entremêlés. Elle marchait d’un pas
décontracté, comme si cet itinéraire ne lui était pas inconnu. Le moindre de
ses mouvements était suivi par toute la troupe.
C’est alors que l’homme
remarqua que ses jambes bougeaient malgré lui. Il était comme porté par une
force invisible. Il voulut parler mais ses lèvres ne lui obéissaient pas. Une
voix désincarnée retentit dans son esprit .
-« Inutile, tu ne
pourras agir selon ta propre volonté avant d’être arrivé. »
Arrivé où ? telle était
la question qu’il aurait voulu poser, mais une fois de plus ses efforts furent
vains.
Après quelques heures d’une
procession silencieuse le décor se mua en une caverne que le noir manteau de
Nyx semblait avoir recouvert. La voûte était en effet totalement invisible et
seules quelques torches tentaient de rivaliser avec la pénombre. Le cortège
passa sous une arche finement ciselée sur laquelle était gravée une inscription
que l’homme ne parvint pas à identifier. Le seul mot qu’il déchiffra était Elpida , l’espoir. Au-delà du monument, une plaine
s’étendait à perte de vue. Un fleuve immense la traversait en son centre.
Quelques ombres furtives erraient ça et là, ne prêtant aucune attention aux
nouveaux arrivants.
Le personnage ailé avait
désormais disparu et le cortège se disloqua. Seul le vieil homme se dirigeait
vers le fleuve, les autres se dispersèrent. Le Crétois le suivit et ils
arrivèrent bientôt aux abords du gigantesque cours d’eau. Un chant résonnait
dans le lointain alors qu’une barque perlait à l’horizon. Sur celle-ci se
trouvait un homme vêtu d’une robe noire qui ramait calmement.
-« Bien je vois que
nous avons de nouveaux arrivants… J’espère que vous avez de quoi payer… »
Le prêtre présenta une pièce
dorée que le passeur saisit brusquement.
-« Je vois que tu as
été prévoyant… Et toi ? »
Le Crétois ne remarqua pas
tout de suite que la remarque lui était destinée. Il observait le fleuve d’un
air interrogateur. Le nocher le fixa.
-« Si tu veux traverser
il te faudra payer l’obole… J’espère que tu l’as sinon tu resteras ici pour
l’éternité… »
Brusquement tiré de ses
rêveries il sortit l’objet demandé de sa robe.
-« Bien tu peux
monter . »
Le vieillard s’était déjà
installé sur la barque et l’homme l’imita. Le nocher se mit à ramer. Il reprit
son chant qui ne faisait qu’accentuer la monotonie du voyage. Le fleuve immense
semblait sans fond. La traversée fut relativement courte et ils furent déposés
sur l’autre rive, devant un immense temple. Ses proportions gargantuesques et
le silence absolu qui y régnait auraient impressionné le plus valeureux
guerrier. Des sculptures montraient un homme aux longs cheveux noirs, tenant un
casque dans sa main gauche alors que sa main droite présentait une corne creuse
remplie de victuailles. L’entrée massive donnait sur une pièce qui ressemblait
à un tribunal. Des bancs se tenaient en un ordre parfait au centre la salle.
Des escaliers finement ouvragés menaient à une estrade sur laquelle un imposant
bloc de marbre avait été posé. De nombreuses fresques rehaussaient la beauté de
cet endroit.
Un homme était assis sur
l’estrade et il consultait un livre posé devant lui. Ses gestes précis
résonnaient dans la pièce. Il ressemblait en tous points au personnage
représenté par les statues. Il leva les yeux.
-« Glaucos. Approche. »
Il soupira.
-« Ainsi le grand
prêtre de Poséidon, chef des alchimistes, est mort. »
Le douceur et l’autorité de
sa voix lui donnaient un charisme exceptionnel. Le vieillard s’exécuta tandis
qu’il se replongeait dans l’imposant volume. Soudain ses traits se crispèrent
et ce qui pouvait passer pour de la lassitude dans son regard se changea en
colère. Il se leva.
-« Ainsi tu as trahi un
dieu auquel tu avais juré fidélité et tu as de plus entraîné tes suivants dans
cette voie impie. Il n’existe pas de crime plus grave et si ces derniers ont
échappé à leur châtiment pour l’instant il n’en est pas de même pour toi. Je
pourrais t’envoyer dans le Cocyte, prison de glace où ton âme ne connaîtrait
jamais le repos, mais ce châtiment serait bien trop clément. Ainsi je te
condamne à subir le supplice de Sisyphe. Une éternité de labeur jamais
récompensé t’attend, misérable. »
Il pointa un doigt vers le
vieil homme terrifié et celui-ci disparut. Ensuite il se rassit.
-« Bien, le suivant
est Minos.. »
Le Crétois s’avança.
Euphorion se tenait seul
face à la mer. Il aimait s’isoler sur cette plage tranquille, loin des affaires
des hommes. Le char d’Hélios perlait à l’horizon et quelques rayons
réchauffaient déjà le sable blanc. Le calme semblait être revenu après le
terrible raz de marée de la veille. En effet une vague gigantesque s’était
abattue sur les côtes de nombreuses îles, dévastant tout sur son passage.
Alors qu’il se préparait à
rentrer chez lui , Euphorion remarqua une étrange lueur dorée derrière des
buissons. Il s’approcha et un spectacle singulier s’offrit à lui. Une urne d’or
semblait avoir été déposée là. Une fois ses yeux habitués à l’éclat il remarqua
un jeune homme étendu à ses côtés. Il était couvert d’hématomes et son sang
coulait de multiples coupures. Ses cheveux blonds étaient recouverts de sel.
Euphorion se pencha sur lui. Sa respiration était faible, il aurait eu besoin
de soins rapidement.
Aglaope ouvrit les yeux et
fut bien surpris de constater qu’il se trouvait dans un lit. Sa tête lui
semblait avoir été fendue et son dos le faisait atrocement souffrir. Incapable
de se lever il se résigna à observer la pièce. Elle était simple , sans aucune
décoration inutile, mais accueillante. Un homme d’âge mur le fixait.
-« Ne bouge pas, tu es
encore très faible. »
-« L’urne sacrée , où
est-elle ? »
L’homme se retourna.
-« Tu veux parler de ce
coffre ? Il était avec toi sur la plage… Je l’ai emporté avec moi. Qu’a-t’
il de si important ? »
L’éphèbe fixait le sol.
-« Je dois l’amener
coûte que coûte au sanctuaire d’Athéna… »
-« Hmmm… repose-toi
encore un peu, tu n’es pas complètement remis. » dit-il en quittant la
salle.
« Ainsi tu es bien
celui que notre seigneur recherche… Et cette urne dont tu parles est une armure
sacrée…. Cycnos me récompensera certainement pour cette trouvaille … »
Lorsqu’ Aglaope se réveilla
la nuit était tombée. Il se sentait beaucoup mieux et parvint à se lever. Il
visita la maison. L’urne se trouvait sur une table dans une pièce voisine mais
il ne trouva pas l’homme qui l’avait sauvé. Désirant le remercier, il se mit à
sa recherche. Il avait beau appeler mais personne ne répondait. Alors qu’il
franchissait le seuil de la demeure, une ombre passa furtivement devant lui.
Soudain il ressentit une vive douleur au bas-ventre. Plusieurs ricanements
sournois se firent entendre.
-« Mais qui
êtes-vous ? »
Un homme s’avança. Il
portait une étrange armure qui le faisait ressembler à un poisson.
-« Mais ces écailles….
Vous êtes des marinas ? »
-« Exact petit… et nous
allons te tuer et récupérer l’urne sacrée… »
Aglaope se releva
péniblement.
-« Je ne vous laisserai
pas faire… »
Le marina se mit à rire,
imité par ses compagnons…
-« Tu penses pouvoir
nous vaincre sans même porter d’armure ? Tu es stupide… »
Aglaope se mit en garde alors
que les six guerriers l’entouraient . D’un seul coup ils fondirent sur lui. Le
jeune homme sourit.
-« Imbéciles …. Vous
croyiez peut-être que le grand prêtre Glaucos avait confié l’urne à un
incapable. Maintenant il est trop tard pour vous rendre compte de votre
erreur. »
D’un bond rapide il esquiva
l’assaut et se posa derrière les marinas.
-« Votre lenteur est
affligeante. Prenez ça ! HOLY BLAST ! »
Entouré d’une aura d’une
blancheur immaculée, Aglaope propulsa des milliers de rayons d’énergie sur ses adversaires.
Incapables d’esquiver, les marinas furent déchiquetés par la violence de
l’attaque.
Malgré sont état critique
l’un d’eux releva la tête.
-« Tu nous as peut-être
battu mais nous avons quand même rempli notre mission… Cycnos est au courant de
ta présence en Argolide et tu ne pourras rien contre lui… »
L’homme ferma ensuite les
yeux pour ne plus les rouvrir.
« Ce Cycnos dont il
a parlé…. Qui est-t’ il ? De toute façon je dois arriver au Sanctuaire au
plus vite ! »
Il tituba et se repris. « Ce
naufrage m’a laissé dans un sale état… Cette vague… »
Essoufflé, Aglaope se rendit
à l’intérieur, récupéra l’armure puis partit vers le Nord…
La nuit était
particulièrement claire et de nombreuses constellations brillaient sur les
collines du Péloponnèse. L’une d’entre elles semblait particulièrement en
exergue mais il fut incapable de l’identifier. Après quelques heures de course
effrénée, le jeune homme s’arrêta pour se reposer. La mer luisait à l’horizon.
« Ainsi j’ai
atteint Corinthe… Ils ne pourront plus me rattraper maintenant… »
Il essuya la sueur sur son
front et se remit à courir.
-« Où crois-tu aller
avec cette armure ? »
La voix était forte et
hautaine. Aglaope se retourna et vit un homme, appuyé contre un arbre. La pale
lueur des étoiles se reflétait sur sa cuirasse finement ouvragée. Il tenait un
heaume dans sa main. Ses longs cheveux bleu-nuit retombaient sur ses épaules et
la dureté de son regard contrastait avec la finesse de ses traits.
-« Qui
es-tu ? » demanda l’éphèbe.
L’homme se tourna vers lui.
-« Je suis Cycnos de
l’Hippocampe, général de sa majesté Poséidon. Mes hommes m’avaient prévenu de
ta présence dans la région, pourtant j’ai eu du mal à te trouver. Mais tu as
commis une erreur en te déplaçant si vite. En effet j’ai pu ainsi sentir ton
cosmos et ma tache devint très facile. Bon assez parlé je vais te débarrasser
de cette urne. »
Deux rayons de lumière
jaillirent de son doigt et l’armure se détacha. Aglaope concentra son énergie.
-« Qui que tu sois ,
je ne te laisserai pas l’armure ! HOLY BLAST ! »
Il avait mis toute son
énergie dans cette attaque et les coups fusaient à une vitesse hallucinante.
Pourtant le général ne bougeait pas, il encaissait les coups sans broncher.
-« Je comprends
comment tu as vaincu mes soldats… Tu dépasse aisément la vitesse du son… Mais
tes coups ne me font pas plus d’effet qu’un courant d’air. »
-« Comment ? »
Aglaope, médusé stoppa son
assaut.
-« Tu es déjà
fatigué ? »
Cycnos souriait. Son cosmos
commençait à s’étendre autour de lui. Il écrasait par sa puissance celui
d’Aglaope.
-« Je ne vois pas
comment on a pu confier un objet aussi important à un minable comme toi. Je
vais t’écraser comme un vulgaire insecte. GOD BREATH ! »
Aglaope ne vit qu’un
immense tourbillon arriver sur lui avant d’être projeté en l’air et de
s’écraser contre une colline toute proche. La violence du choc lui avait brisé
plusieurs côtes et il cracha du sang. Malgré tout il parvint à se relever. Le
général s’avançait vers lui d’un pas assuré.
« Je vois que tu as la
vie dure. Mais vu ton état le prochain
coup te sera fatal. Prépare toi. GOD BREATH ! »
Une immense explosion de
lumière venait de déchirer ce paysage à jamais.
-« Coupable ! »
Le verdict était sans appel. Une ombre de plus allait rejoindre les prisons. La
femme était paralysée par la terreur et elle ne mit que peu de temps avant de
retrouver les hordes des damnés. Minos
se replongea dans le livre qui était posé devant lui. Son doux visage ne
laissait paraître aucune émotion. Il passa sa main dans ses cheveux.
-« Euphorion. »
Sa voix était calme et
posée. Un homme portant une écaille marine déchirée s’avança. Le Crétois lut les quelques lignes le
concernant. La vie de cette homme était une longue servitude. Il avait
loyalement suivi Poséidon et n’avait jamais désobéi à ses supérieurs. Minos
sourit, cet homme aurait peut-être une chance d’aller à Elysion…
Le marina attendait la
décision du juge avec une certaine impatience. Le sourire du jeune homme le
rendait assez confiant. Soudain il se leva.
« Bien le verdict
est…. »
Euphorion sentait sa gorge
se serrer et il suait abondamment. Minos passa sa main dans ses cheveux bleutés
comme pour faire durer cet instant.
-« Coupable. »
Consterné, l’homme ne
pouvait plus qu’attendre son châtiment. Il tomba à genoux alors que le juge reprenait.
-« Tu as blessé et même tué de nombreuses personnes par
traîtrise. Et ,comme si ce crime n’était pas assez grave, tu as enfreint les
règles de l’hospitalité en tentant d’assassiner par surprise celui que tu avais
accueilli dans ta demeure. Je te condamne à la marre de sang où tu brûleras
pour l’éternité. »
Ces paroles avaient été
prononcées sans aucune intonation. Euphorion, hurlant de terreur, se
volatilisa.
Minos se plongea à nouveau
dans l’épais volume noir. Les pages défilaient, les visages également.
Coupables ou innocents, toujours le même choix. C’était une lourde tâche que de
décider du destin des défunts. Il ne fallut que peu de temps à Minos pour se
rendre compte que nul n’était innocent et, même si la pitié le submergeait
parfois, il prononçait toujours ses sentences avec la même équité. En effet la
mort n’avait en rien altéré le sens de la justice pour lequel il était renommé
de son vivant.
Alors que la lassitude le
gagnait, le Crétois fut abasourdi en lisant le nom suivant. Il plissa les yeux,
persuadé de s’être trompé. Mais il avait bien lu et c’est d’une voix étouffée
qu’il prononça ce mot.
-« Rhadamanthe … »
Minos leva la tête.
« Ainsi mon frère,
toi aussi tu as péri… Je n’aurais jamais pensé te voir ici… Voyons ce que dit
ce livre à ton sujet… »
Il posa les yeux sur le
registre.
« Justice, honneur,
loyauté….humilité…. Je ne vois que la vertu dans ta vie… C’est incroyable
Rhadamanthe…Mais pourtant tu as fait usage de la violence.. »
Des larmes coulaient sur ses
joues.
« Je ne suis pas
digne de te juger … Tu es infiniment plus noble que moi. Tu devrais être à ma
place ici…Mais pourtant je ne peux me soustraire à la tâche que m’a confiée
Hadès…. »
Il regarda son frère mais
l’ombre qu’il avait en face de lui n’en avait plus que la silhouette.
«J’aurais voulu te voir
une dernière fois…Quelle ironie, alors que je mérite la damnation éternelle
pour ce que je t’ai fait subir, c’est moi qui vais te plonger dans l’oubli…
Pardonne moi…Adieu mon frère … »
Minos fixa une dernière fois
Rhadamanthe.
-« Le verdict
est…. »
-« Attend ! »
L’Attique, fleuron de la
Grèce antique, était surtout renommée pour sa magnifique capitale, Athènes.
Depuis la chute de l’empire crétois, ses habitants avaient repris leur destinée
en main. Le roi Thésée pouvait se targuer d’être à la tête de l’une des cités
les plus puissantes du pays. Pourtant, sans qu’il en eût conscience, une infime
partie de ce territoire échappait à sa domination. En effet aux abords du petit
village de Rodorio se tenait un ensemble complexe de temples et d’habitations.
Ce lieu mythique où allait se jouer à maintes reprises le destin du monde se
nommait le Sanctuaire.
Deux personnes en armure de
cuir dévalaient des escaliers de marbre qui perçaient une imposante montagne.
Ils traversèrent plusieurs édifices sur lesquels de nombreux ouvriers
s’acharnaient, sculpteurs comme porteurs. Après plusieurs minutes, les deux
guerriers arrivèrent au pied des marches. Un homme leur tournait le dos. Sa
cape bleutée ne faisait qu’accroître la beauté de ses superbes épaulettes
dorées. Il semblait fixer une gigantesque horloge sur laquelle étaient indiqués
les douze signes du zodiaque. Hésitants ils s’approchèrent.
-« Seigneur
Eaque… » dit l’un d’eux.
L’homme se retourna. Les
deux guerriers furent éblouis par son armure à laquelle le soleil donnait un
éclat hors du commun. Son visage dur et intransigeant mais pourtant juste ne
pouvait qu’inspirer l’obéissance.
-« Que
voulez-vous ? »
Ils s’inclinèrent.
-« La maison du cancer
est terminée… »
L’homme hocha la tête.
-« Bien, vous pouvez
vous retirer. »
Les guerriers disparurent.
Eaque se mit à gravir les
marches. « Bien, le Sanctuaire sera bientôt prêt à repousser n’importe
quel assaut… »
Il s’arrêta et leva les yeux
vers le ciel. « Mon père… Pourquoi m’avoir demandé de quitter les miens
pour rejoindre les jeunes guerriers de ta fille ? Egine me manque…. Mon
peuple a besoin de moi… »
Il passa une main dans ses
cheveux noirs. « Je suppose que tu voulais lui assurer la victoire en
m’ordonnant de l’aider. Mais je ne comprends pas … les chevaliers d’or sont
assez nombreux et puissants pour vaincre n’importe quel ennemi… même sans moi…
Est-ce une épreuve que tu veux me faire subir ? »
Il soupira.« De tout
façon je lui ai juré fidélité et j’accomplirai mon devoir jusqu’au bout. »
Il continua son chemin. Il
traversa trois temples avant de s’arrêter devant un édifice en forme de croix
assez sinistre.
« Voici donc ma
demeure… Comme tous les chevaliers d’or ma tâche sera de la défendre…. Ceci est
d’autant plus important que les trois premières maisons n’ont pas encore de
gardien… Pour les autres le bilan est plus réjouissant.. Elles sont toutes
occupées sauf celle de la balance… »
Eaque ne put réprimer un
sourire. « D’ailleurs l’armure de la balance vient d’être apportée à
Athéna… Le jeune homme qui l’avait est dans un état critique… J’espère
qu’il survivra… son cosmos m’a l’air puissant… »
Eaque entra dans la maison.
Le jeu des lumières à l’intérieur provoquait un certain sentiment de malaise
qu’il ne sembla pas relever. « Mais il n’y a pas que des chevaliers d’or au Sanctuaire… Les quelques
chevaliers d’argent qui ont obtenu une armure sont trop faibles pour affronter
les généraux… Et ne parlons pas des chevaliers de bronze… Sauf peut-être
Pégase.. Il a une puissance exceptionnelle pour un chevalier de son
rang… »
Eaque se concentra. Son
cosmos emplit la pièce.
« Dans tous les cas
ce sera à nous, chevaliers d’or, d’affronter les généraux… Les autres
s’occuperont des soldats.. C’est pourquoi nous devons rester sur nos
gardes… »
-« Alors on
rêve ? »
Le chevalier du cancer se
retourna, surpris. L’homme qui avait parlé portait lui aussi une armure d’or.
-« Ah.. C’est toi
Etéocle… Ta maison est prête ? »
Le chevalier sourit.
-« Pas encore… La
maison du cancer a reçu plus de faveurs que celle du Lion à ce que je
vois… »
-« Voyons tu devrais
savoir qu’un lion a besoin de plus d’espace qu’un misérable petit crabe… »
Etéocle émit un léger rire
et se retourna.
-« Bien le grand lion
va laisser le petit crabe et retourner dans son antre… »
Eaque le regardait partir. « Etéocle…
Profite bien de ces derniers instants de calme… La guerre a déjà commencé et
elle n’épargnera personne…. Certes tu es l’un des plus puissants chevaliers
d’or et je ne doute pas que tu survive à ces combats… Mais j’ai un mauvais
pressentiment… »
Eaque sortit et porta son
regard sur la statue d’Athéna qui surplombait le sanctuaire.
-« Déesse Athéna, nous
te protégerons… »
Soudain ses yeux se
glacèrent d’effroi…
-« Non ce n’est pas
possible… Je sens six cosmos à Athènes… De nombreuses vies sont en train de
disparaître… Il faut prévenir Athéna… »
C’est alors qu’il sentit que
la déesse l’appelait…
La construction du douzième
temple du zodiaque se poursuivait sous les yeux d’un jeune homme en toge
blanche. Les gardes semblaient lui montrer le plus grand respect. Son visage
parfait et son regard doux et fier à la fois devaient y être pour quelque
chose. Il ferma les yeux.
-« Inutile de te cacher
Tyndare… Tu sais très bien qu’il est impossible de dissimuler son cosmos à
cette distance… »
L’interpellé sortit de sa
cachette.
-« Je vois qu’il est
inutile d’essayer de te tromper Adonis… Ta vigilance m’étonne… Pourtant après
la fête d’hier soir… »
Adonis le toisa du regard.
-« Voyons, en tant que
chevalier d’argent tu devrais savoir qu’il faut être toujours prêt à servir sa
déesse en tout instant et quelles que soient les circonstances… Même après une
nuit mouvementée… Et tout le monde n’est pas aussi austère qu’Eaque ou
Daphnis… »
Tyndare se mit à rire.
-« Athéna a en toi un
défenseur redoutable… Voudrais tu t’entraîner avec moi ? J’aimerais te
montrer mes nouvelles techniques… »
-« Pourquoi pas… Ce
sera distrayant… Suis moi chevalier de Persée.. »
Adonis se rendit dans un
petit jardin situé sur le flanc de la montagne et Tyndare le suivit.
-« Bien je t’attends…
J’espère que tu sais utiliser ton bouclier à présent… »
-« Oui. Mais je préfère
ne pas m’en servir pour un entraînement… »
Le jeune homme haussa les
épaules.
-« Tu sais je ne risque
pas grand chose… Tes attaques ont peu de chances de toucher un chevalier
d’or… »
-« Bien puisque tu
insistes… Subis le regard de la méduse ! »
Une lumière aveuglante
sortit du bouclier de Tyndare mais Adonis se trouvait déjà derrière lui.
-« Pas mal, une attaque
sans doute fatale… Mais sa vitesse est ton plus grand handicap car tu es
vulnérable lorsque tu la déclenches. As-tu autre chose à me
montrer ? »
Le chevalier de Persée
concentra son cosmos.
-« Oui …prépare toi… Las Algull
Gorgonia ! »
Adonis était stupéfait,
c’étaient bel et bien les cheveux serpents de la gorgone qui l’enserraient.
Luttant pour se libérer il ne remarqua Tyndare qu’au dernier moment. Ce dernier
se jetait sur lui. Malgré cela il lui suffit d’un doigt pour bloquer les coups
de pied lancés à mach 5 par le chevalier d’argent.
-« Ta technique est
intéressante… Mais en jouant trop sur l’illusion tu perds une énergie qui
aurait pu te servir à attaquer plus violemment. Les illusions peuvent te
garantir de toucher une fois mais rendent l’attaque inefficace si l’adversaire
les comprend… »
Adonis se retourna vers le
palais d’Athéna.
-« Tyndare je vais te
laisser. Notre déesse m’appelle. »
-« N’oublie pas ta
promesse… »
Le chevalier d’or sourit.
-« Ne t’inquiète pas.
Je ne mourrai pas avant d’avoir retrouvé ta sœur. »
Le chevalier des poissons
vit l’un de ses pairs gravir les marches à toute vitesse.
« Daphnis…
L’événement doit être très grave s’il a troublé la méditation… Ces cosmos…
ils sont six en ville. Je ne les laisserai pas faire ! »
Il courut vers le palais.
Tyndare restait seul dans le
jardin. « Adonis, je sais que tu vaincras pour Athéna… et pour Aria…
»
Huit guerriers en amures se
tenaient agenouillés face à une jeune fille, assise sur un trône. Ils portaient
tous de magnifiques armures dorées et des capes richement décorées. Les
chevaliers d’or étaient réunis. L’un d’eux leva les yeux.
-« Déesse Athéna, les
généraux…. »
La jeune fille déposa une
statuette de marbre et se leva.
-« Je sais Adonis… Ne
t’inquiète pas nous viendront en aide aux Athéniens. »
L’homme ne laissa paraître
aucune émotion. Son visage était d’une perfection presque divine. De fines
boucles émeraude retombaient sur son front.
La jeune fille fixa chacun
des chevaliers.
-« Bien, il est temps
de mettre un terme à la folie de Poséidon. Je ne peux malheureusement pas tous
vous envoyer à Athènes… Deux d’entres vous resteront ici avec les
chevaliers de bronze et d’argent afin de défendre le sanctuaire. »
Eaque prit la parole.
-« Et si c’était un
piège ? Envoyer six chevaliers d’or est peut-être risqué… »
La déesse lui adressa un
sourire.
-« Tu as peut-être
raison Eaque mais les généraux sont de redoutables guerriers. Individuellement
vous êtes plus forts qu’eux mais il faut éviter le surnombre. La moindre perte
serait catastrophique… »
-« Mais qui
restera ? »
Etéocle avait prononcé ces
mots, le poing serré, visiblement impatient d’en découdre.
-« Amphion du
capricorne et Daphnis de la vierge resteront. Les autres se rendront à Athènes.
Partez ! »
Eaque observait les autres
chevaliers qui sortaient les uns après les autres. « Ainsi je combattrai aux
côtés d’Etéocle…. Un allié puissant… Deucalion du verseau est très fort lui
aussi… Mélès devrait encore un peu progresser… Hector est un excellent
combattant, peut-être trop sûr de lui… Et que dire d’Adonis ? »
-« Qu’attends-tu ? »
dit une voix féminine.
Surpris le chevalier du
cancer se dépêcha de rejoindre ses camarades. « De toute façon les
généraux n’ont aucune chance contre six chevaliers d’or… »
Alors que le nuit allait
déposer son noir manteau sur la ville d’Athènes, Thésée contemplait sa cité à
feu et à sang depuis l’acropole. Des corps gisaient ça et là dans un chaos
indescriptible et les édifices étaient pour la plupart écroulés. Les hoplites
avaient été massacrés et seuls Thésée et ses généraux étaient encore en état de
combattre. Des énergie bleutées illuminaient le crépuscule. Elle semblaient
toutes se diriger vers l’acropole. Thésée sentit que sa fin était proche…
Soudain une immense lumière
dorée apparut en ville. Les énergies bleutées se mirent à partir chacune dans
une direction différente. La grande lumière se scinda en six plus petites qui
les poursuivirent.
Cela faisait plusieurs
minutes qu’Etéocle poursuivait le marina, sans pouvoir le rattraper. D’après la
direction, ils se dirigeaient vers le Cap Sounion. C’est alors que le chevalier
du lion s’arrêta, médusé. « C’est impossible, je ne sens plus son
cosmos… Où est-il ? »
Il observa pendant quelques
minutes le promontoire sur lequel il se trouvait avant de poser ses yeux sur la
Méditerranée…
Le général n’était pas guère
rapide et Adonis n’avait aucun mal à le suivre. Il se dirigeait vers le Nord et
la mer perlait déjà à l’horizon. « Je ne le laisserai pas s’échapper,
il va avoir une petite surprise. »
Le chevalier augmenta sa
vitesse, dépassa le marina et s’arrêta juste devant lui. Celui-ci fit un bon en
arrière et se mit en position de combat. Ses hirsutes cheveux roux lui
donnaient un aspect farouche et sa carrure était impressionnante.
-« Alors on voulait
fuir ? »
L’homme sourit.
-« Vous séparer nous
suffit. Assez discuté, prépare toi à combattre. »
Le chevalier d’or mit son
heaume.
-« Je vois que Poséidon
ne vous a pas enseigné la politesse. Mon nom est Adonis et je suis le chevalier
des poissons. Et qui vais-je avoir l’honneur d’éliminer ? »
L’assurance du jeune homme
aurait pu en décontenancer plus d’un mais le général n’était pas de ceux qui se
laissaient impressionner.
-« Je suis Agénor du
Kraken. »
Les deux combattants
s’observaient, cherchant une faille dans la garde de l’adversaire. Soudain le
général passa à l’attaque. Il enchaîna quelques coups de poing, cherchant à
atteindre les parties non protégées du corps d’Adonis. Mais ce dernier
parvenait à tout bloquer d’une seule main.
-« Ta lenteur est
affligeante… »
Agénor tenta de saisir son
adversaire mais il ne ceignit qu’un pilier.
-« J’espère que tu as
autre chose à me montrer… Sinon ce combat sera rapidement terminé… »
Furieux le général se
retourna et concentra son cosmos. Une énergie bleu pâle l’entourait alors que
la température de l’air s’abaissait à une vitesse impressionnante.
Adonis observait calmement
son adversaire.
-« Je vais te faire
ravaler ton arrogance…. AURORE BOREALE ! »
Concentrant le froid entre
ses mains, Agénor propulsa un rayon d’énergie de minuscules cristaux de glace
multicolores sur son adversaire. Le chevalier des poissons tente d’esquiver
mais ,ébloui, n’y parvint que partiellement. Heureusement pour lui son armure
d’or absorba la majeure partie de l’attaque.
L’assaut terminé il arborait
quelques coupures et sa protection était légèrement givrée.
-« Impressionnant, je
ne pensais pas que tu puisse me toucher. »
-« Tu as survécu grâce
à ton armure mais elle ne te servira à rien à présent. »
Adonis eut l’air étonné.
-« Et
pourquoi ? »
Le général se mit à rire.
-« Ton armure est
gelée ! Elle se brisera comme de l’argile au prochain coup ! »
Le chevalier des poissons
détourna le regard et regarda un instant sa main ensanglantée.
-« Tu es pathétique… Tu
croyais sincèrement geler une armure d’or avec un coup aussi faible ? Tu
vas comprendre ton erreur… »
Adonis ferma le poing et
concentra son cosmos. La glace tomba au sol avant de s’évaporer.
Agénor n’en croyait pas ses
yeux.
-« Comment a t’il
pu faire ça ? »
Le chevalier d’or se
retourna vers son adversaire.
-« Ce fut un jeu d’enfant
de briser ta glace. Et maintenant tu vas découvrir la vraie puissance des
chevaliers d’Athéna. »
Adonis pointa sa main, paume
ouverte, vers son adversaire. Une boule d’énergie bleue s’y formait. Il
repoussa les quelques cheveux qui lui tombaient devant les yeux et murmura
doucement.
-« Blue
impulse…. »
Le taille du globe s’accrut
brusquement et il fut propulsé à une vitesse incroyable vers le général. Ce
dernier tenta de bloquer l’attaque et parvint à repousser l’énergie dans un
premier temps. Mais la boule explosa, formant une gigantesque colonne d’eau
d’une violence inouïe. Agénor fut projeté en l’air et alla s’écraser sur une
plage qui se trouvait en contrebas.
Le chevalier d’or descendit
d’un bond gracieux et vit le général encore au sol, visiblement étourdi.
-« Alors, on se
repose ? Je ne comprends pas vraiment pourquoi vous nous avez amenés
à Athènes pour vous séparer ensuite… Vous saviez très bien que vous n’auriez
aucune chance en combat singulier.»
-« Ne crois pas avoir
deviné notre stratégie… »
Son adversaire se relevait
péniblement. Adonis poussa un soupir.
-« Ce n’est pas que ce
combat m’ennuie, mais je n’ai pas le temps de m’amuser avec toi . Je sens
d’importants mouvements de cosmos et je dois aider mes compagnons. »
Le général était debout, son
écaille intacte.
-« Je vois que ton
armure t’as permis de survivre. Sa résistance est incroyable. Mais tu mourras à
ma prochaine attaque. »
Agénor ne bougeait pas et
fixait le sol.
-« Je vois que tu t’es
résigné à disparaître. Blue impulse …. »
La boule d’énergie se
dirigeait à nouveau vers le général. C’est alors que celui-ci leva brusquement
la tête, sourire aux lèvres.
-« Tu es trop sûr de
toi Adonis. AURORE BOREALE ! »
Le courant d’air froid
frappa l’orbe bleue et la gela instantanément. Surpris, le chevalier d’or ne
put éviter l’attaque et fut touché à la jambe. Il mit un genou à terre.
-« Comment ??? »
Le globe tomba au sol et se
brisa. Agénor, triomphant, s’avançait.
-« Tu as perdu
chevalier… Avec ta jambe gelée tu ne pourras plus rien contre moi… »
Il lança un coup de pied
qu’Adonis reçut sans broncher. Le marina recula et concentra son cosmos.
-« L’eau gèle chevalier
des poissons... »
Le chevalier d’or grimaçait
de douleur.
-« Félicitations… Tu es
plus fort que je ne l’aurais cru… »
Le marina ricana.
-« Bien l’heure est
venue de t’achever… »
Trop occupé par son attaque,
le général ne remarqua pas que le chevalier des poissons, les yeux clos, avait
concentré son énergie dans ses mains.
-« AURORE BOR … »
-« HIGH TIDE ! »
Avant même qu’Agénor n’eût
fini son attaque une vague gargantuesque s’abattit sur lui. Il fut balayé comme
un fétu de paille et retomba lourdement dans la mer. Adonis brisa la glace qui
paralysait sa jambe et se leva. « Inutile de rester ici… Il doit être
mort à l’heure qu’il est. »
Il retira sa cape déchirée
et s’éloigna de la plage. Il leva les yeux au ciel. « Aria…la bataille
a commencé… Si seulement tu étais à mes côtés… » Une larme coula sur
sa joue.
Cela faisait bien longtemps
qu’Eaque fouillait Eleusis. Le cosmos du marina qu’il poursuivait avait disparu
alors qu’ils entraient dans le village. « Mais où est-il passé ?
Je ne pourrai pas le chercher éternellement… Je sens qu’Adonis se bat… mais que
se passe t’il ? »
Le chevalier du cancer se
mit à courir vers le Nord.
-« Attend
Adonis…. »
Le chevalier d’or se
retourna et constata que son adversaire avait pu sortir de l’eau. Son écaille
était fissurée en maints endroits et il saignait abondement.
-« Tu es encore
vivant ? Impressionnant… Mais tu tiens à peine debout .. Je vais t’achever… »
Soudain un homme apparut
dans une explosion lumineuse. Il portait lui aussi une écaille qui brillait
dans la nuit. Une immense énergie l’entourait.
-« Meurs chevalier …
GOLDEN TRIANGLE ! »
Adonis médusé ne put
esquisser le moindre geste.
-« Attends ! »
Ce simple mot avait résonné
dans toute la pièce et son écho persista de longues minutes. Minos se retourna
et se prosterna devant l’homme qui était entré. Il portait une robe noire
décorée de fils d’or et avançait d’un pas serein.
-« Minos, tu vas
l’amener à Giudecca. Je te retrouverai là-bas. »
-« Bien seigneur
Hadès. »
Le dieu disparut. Minos se
tourna vers l’ombre qui avait été son frère et lui fit signe de le suivre. Ils
traversèrent rapidement le monde des ténèbres et les diverses prisons qui le
composaient pour finalement arriver à destination.
Giudecca était le point
culminant du monde souterrain. Le trône du seigneur des enfers s’y trouvait,
placé dans une gigantesque salle décorée de deux imposantes statues de dragons.
Hadès y était assis, les
yeux clos. Une puissance presque palpable émanait de lui. Il leva la tête à
l’arrivée de Minos.
-« Suis-moi. »
Le dieu se leva et se
dirigea vers l’une des parois de la salle. Il posa sa main sur celle-ci et un
pan entier du mur se volatilisa. Un petit escalier en colimaçon apparut alors
sous les yeux ébahis du Crétois. Hadès prit une torche et se mit à descendre.
Après quelques minutes de
marche, ils arrivèrent dans une caverne sombre et humide. La lueur blafarde de
la torche peinait à éclairer la pièce et Minos ne distingua qu’une rangée de
boîtes rectangulaire, semblables à des cercueils. Il devait y en avoir une
centaine. Trois de ces boîtes étaient légèrement en exergue. Deux d’entre elles
étaient vides alors que la troisième était scellée.
Soudain une intense lumière
bleue partit de la paume d’Hadès pour entourer Rhadamanthe. L’ombre se dirigea
alors vers le cercueil et traversa le couvercle qui ne mit que peu de temps à
se renverser, poussé de l’intérieur.
Intrigué, le Crétois
s’approcha. Un homme de stature imposante l’observait. Ses cheveux bruns
ébouriffés lui donnaient un aspect farouche, pourtant son regard était droit et
résolu. Après l’avoir fixé pendant de longues secondes Minos reconnut son
frère. Ce dernier avait également été considérablement rajeuni. Ses lèvres
bougèrent mais Hadès l’interrompit.
-« Désolé de spolier ces
retrouvailles, mais les défunts attendent votre verdict. Je vous renvoie au
tribunal. »
Après avoir transporté les
deux juges, le seigneur des enfers se rassit sur son trône.
« Athéna… Tes
chevaliers sont trop puissants… Ils sont une menace pour l’équilibre de ce
monde… Pourvu que Poséidon parvienne à te vaincre…. Il sera bientôt temps
d’éveiller les étoiles maléfiques qui formeront mon armée… Ce prêtre va m’être
utile. »
Brusquement il se leva.
-« Je crois que je vais aller rendre visite à mon neveu Héphaïstos… »